Mission de la Chaire

Analyser et contribuer aux différentes formes d’action collective face aux changements climatiques dans les régions urbaines, par des recherches comparées et des partenariats ancrés dans les milieux.

Quatre axes de recherche

À travers les quatre axes de recherche suivants et de multiples projets et collaborations, la Chaire met en relation trois éléments au cœur de l’action climatique urbaine : les différentes formes d’action collective, l’ancrage de l’action climatique dans les territoires et milieux de vie et la recomposition des infrastructures urbaines.


Infrastructures urbaines en transition : expérimentation de nouvelles relations

Les grands réseaux d’infrastructures urbaines sont structurants autant pour l’empreinte carbone des villes qu’en termes de vulnérabilités au climat changeant. Les infrastructures ont aussi une forte inertie.

Néanmoins, les infrastructures urbaines d’eaux, d’énergie et de transport sont en transition, notamment grâce à deux processus : 

1) des mobilisations sociales mettant en cause certains modèles d’infrastructures et leurs relations avec l’environnement et les territoires, en contexte de changements climatiques;

2) de multiples expérimentations qui mettent en place de nouvelles relations dans les territoires, entre les communautés, les citoyens et l’État, entre l’humain et le non-humain. Elles permettent d’imaginer et de tester de nouvelles façons de faire.


Les changements climatiques touchent de manière différenciée les territoires et populations urbaines. De plus, des recherches montrent que l’action climatique pour s’adapter au climat peut reproduire ou exacerber des inégalités préexistantes et diverses formes d’exclusion, de discrimination et de colonialisme.

Parallèlement aux actions des villes et de l’État, des communautés et associations agissent déjà localement, dans certains cas pour soutenir les populations les plus affectées par les impacts des changements climatiques en milieu urbain, comme les vagues de chaleur. 

Cet axe de la chaire vise à aborder les enjeux d’équité et de justice liés à l’action climatique, et à appuyer les efforts des acteurs qui y travaillent au quotidien.

Justice climatique et pratiques de soutien social aux plus affectés dans les communautés


Transformation des milieux de vie suburbains

Les municipalités suburbaines en Amérique du Nord auraient jusqu’ici été moins proactives en matière d’engagement climatique. Toutefois, les préoccupations et défis des milieux suburbains ont aussi été beaucoup moins documentés par les chercheurs. Les réseaux d’action municipale et l’accès aux ressources seraient aussi selon certains moins adaptés à leurs réalités. Ainsi, l’action climatique est soit moins visible et moins débattue, soit représentée de manière stéréotypée.

Comment certains impératifs de l’action climatique  sur la transformation des milieux de vie – comme la protection et l’augmentation d’espaces verts, la densification et la réduction de l’usage de la voiture – sont-ils travaillés et débattus dans les milieux de vie suburbains? Dans quelles circonstances ces impératifs et ces enjeux émergent-ils dans les débats publics locaux? Comment les citoyens y participent-ils? Quelles nuances faut-il apporter aux représentations classiques du développement des banlieues et de l’action collective face aux changements climatiques?

Cet axe de recherche comporte un projet sur la mise en débat de la densification et un autre sur une mise en perspective historique de la recherche d’autonomie dans les milieux suburbains.


La réduction des gaz à effet de serre et l’adaptation aux changements climatiques passent par la transformation d’infrastructures, de milieux de vie, de normes et de pratiques qui sont territorialement situées. Ne pas reconnaître la diversité des contextes territoriaux peut mener à cibler de mauvaises mesures d’action climatique, ainsi qu’à créer des conflits et des décalages. 

Sur l’action climatique, des travaux ont montré que des émotions comme l’anxiété ou la honte, le blâme et le déni participaient à modifier ou à inhiber le type d’action climatique dans lequel s’engagent les personnes et les groupes, autant dans l’État qu’à l’extérieur de celui-ci, et que des processus sociaux étaient en cause. L’attachement au territoire participe également à ces émotions quand le territoire est bouleversé ou doit être transformé.

Les émotions de l’action climatique ancrée dans les territoires en mutation

Les membres de la Chaire habitent et travaillent sur un territoire autochtone non cédé. Nous reconnaissons la nation Kanien’kehá: ka comme gardienne des terres et des eaux sur lesquelles nous nous réunissons. Tiohtiá:ke / Montréal est aussi un lieu historique de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations et aujourd’hui le chez soi de plusieurs communautés et personnes autochtones.